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mademoiselle adelles avec du homard et des poites dedans accueil pages allez-y de ma part c’est lundi, c’est urologie concours de la saint valentin : tous les textes et toi, pourquoi t’as un blog ? notre parcours petit dictionnaire de la pma petit dictionnaire de la vie amoureuse catégories ça déménage crustacé for ever dites 33 (sa) je m’entends encore dire… la gémellité – tu l’aimes ou tu la quittes la maternité et moi la prématurité – sa vie – son oeuvre les enfants sont formidables les poites vont à l’école parcours médical atypique parlez bien dans le micro pêle mêle des angoisses petit medley acidulé précieux miracle arrêté ras la poite divers blogroll contact 23 juillet 2018 l’incipit j’ignore si nous sommes nombreuses à souffrir du même tic (j’ai bien une idée mais rappelez-vous que toute vérité n’est pas bonne à dire) mais chacune de mes journées est parsemée d’incipit. un incipit, dixit wikipédia, ce sont les premiers mots d’un texte. l’entame, l’accroche, le début du commencement. vu que je suis plus douée pour démarrer que pour finir, j’entame donc mentalement à longueur de journée des romans qui meurent bien souvent à leur premier point. ce week-end, en proie à une invasion de moustiques (pourquoi les médias ne parlent pas de l’armée de moustiques tigres qui pleut sur les hauts de seine cet été ?), l’incipit de mon dimanche fût : « l’été, ma mère devenait guerrière. et dans toute la maison, à longueur de journée, on entendait le son de ses mains frappées l’une sur l’autre qui abattaient des moustiques. » tout ceci m’a donné une idée : et si on se faisait un petit challenge d’incipit ? vous inventez les premiers mots d’un texte et qui veut s’en saisit (moi y compris) ! rendez-vous au mois d’août pour découvrir ce que chacune (ou juste moi) en aura fait. alors, challenge accepted ? édit : et si vous voulez vous lire ici avec un des incipit de l’été, faites-moi signe, je vous ferais un peu de place… 27 comments | categories: le samedi, j'écris 19 juillet 2018 les félicités il venait de lui proposer de changer de vie. de tout bousculer, les lieux, les gens, les odeurs, les lourdeurs et à l’inverse et puisque c’était bien le but, les félicités. il venait de lui glisser à l’oreille des mots qu’il redoutait lui-même. parce qu’ils changeaient de couleur sitôt prononcés. parce qu’ils prenaient des teintes incroyablement dangereuses une fois incarnés dans le possible. et qu’il savait quel pouvoir ils avaient sur elle. il voyait les mots franchir l’invisible entre eux pour se glisser en elle. il attendait le verdict, il était prêt. en face, elle se tenait debout, penchée vers l’évier. elle n’avait pas beaucoup réfléchi jusque-là à ce qu’elle voudrait pour sa vie, s’il proposait un jour de la changer. là, il s’agissait de rompre avec eux-mêmes, de briser le pacte du chemin qu’il restait à tracer. elle n’était pas contre. elle n’était pas pour non plus. et elle ne savait quoi dire qui le persuade de rester sur la crête de l’indécis. elle voulait à tout prix rester dans le flou, elle avait toujours eu peur de trop de netteté. en continuant un peu ce petit manège-là, le silence s’était invité. entre eux, c’était toujours ainsi, le silence finissait toujours par venir les froisser. ca n’était pas grave, ils étaient à l’aise avec l’idée de deviner. et puis, elle se retourna brusquement vers lui. « j’ai envie d’aller me promener » souffla-t-elle. pour toute réponse, il se saisit des clés de la voiture. ils roulèrent sans destination. puis, il s’arrêta près du fleuve, en bas d’un immeuble lourdé de béton. sur la terrasse, on avait dressé là pour l’été un immense jardin éphémère. pendant longtemps ils ne parlèrent pas. un verre à la main elle contemplait les grappes de jeunes gens venus s’engouffrer sur ce toit parisien. ils avaient tous comme point commun d’être beaux. que c’était beau la jeunesse à observer. ces corps élégants, ondulant en rythme, enivrés de vie, saoulés d’hormones. elles les regardaient et elle voyait cet élan vital les parcourir. ils étaient vivants bien au-delà de leur activité cardiaque. ils étaient fascinants de vie. lui était plongé à l’intérieur de lui-même. de temps en temps, il jetait un coup d’œil vers sa droite. il aurait aimé qu’elle brisa la glace et qu’elle lui dise les mots qu’il était venu entendre. mais il n’était pas doué pour parler, encore moins pour écouter. c’était sa faiblesse à lui, devoir dépendre de ses mots à elle. la dernière fois qu’ils avaient décidé de changer de vie, c’était après l’amour. cette fois-ci s’avérait bien différente. ils avaient vieilli, ils avaient grandi, ils avaient construit. ils s’étaient éteints aussi un peu. elle avait posé son dos contre un muret blanc. d’ordinaire elle se serait inquiétée de n’être pas suffisamment bien pour ces gens-là. pas conforme au décor, insuffisante aux mœurs, manquante à l’atmosphère. aujourd’hui rien de tel, ce lieu, cette ville, ces 20 dernières années avaient une dette envers elle. ils devraient lui rendre ce qu’ils n’avaient jamais voulu lui accorder. la bonne place au bon moment. être à l’endroit juste, les deux pieds dans ses réalités, à essayer de savoir si elle pourrait être ailleurs. en attendant elle était là, au milieu de ces cohortes de jeunes gens venus oublier qu’eux aussi étaient un peu prisonniers et elle les trouvait élégants dans leur déni. pour rien au monde elle n’aurait voulu qu’ils réalisent ce soir les filigranes de leur existence. elle voulait qu’ils boivent, qu’ils dansent et qu’ils jouissent aussi parce la beauté doit jouir, c’est ainsi que les choses fonctionnent depuis toujours. finalement ils n’en parlèrent pas ce soir-là. elle lui tenait tête, à sa façon, jouant de ce pouvoir absolu qu’ont les femmes, parfois, quand il faut défricher plusieurs chemins. ils en parleraient bien assez les jours d’après. quand tout retombe et prend la bonne couleur. il ne restait plus qu’à en découvrir le nuancier. 2 comments | categories: le samedi, j'écris 18 juillet 2018 interview inrocks j’ai lu cette interview récemment dans les inrocks et je me suis dit « tiens, si je plagiais ? ». dont acte. quel est le premier geste que vous faîtes au réveil ? la mère vérifie qu’elle entend bien les deux voix distinctes des poites. la compagne râle soit de l’heure matinale à laquelle il se réveille, soit du manque de discrétion chronique du homard. l’être humain enlève le mode avion de son téléphone portable. qu’est-ce qui vous obsède ? moi. c’est complètement paradoxal mais je me cherche frénétiquement. et c’est long de se trouver. qu’est-ce que vos parents ne vous ont pas appris ? on ne devrait pas aborder le sujet, ça pourrait être long. mais si je devais être très synthétique, je dirais « à être singulière ». quel est le goût de votre enfance ? elle n’avait pas bon goût mon enfance, elle sentait un peu le contraint. quelle est la couleur que vous ne porteriez jamais ? du jaune. je n’aime pas le jaune et il me le rend bien. quel est l’endroit où vous retournez et que pourtant vous détestez ? j’ai été tentée de répondre « chez mes beaux-parents » et puis non, je ne déteste pas le lieu, je souhaiterais juste ne plus jamais devoir y retourner (ok, je veux bien concevoir une légère ressemble entre les deux options). quelle scène de film connaissez-vous par cœur ? a peu près tous ceux avec la sophie marceau des années 80-90. quel est l’artiste qui vous met hors de vous ? environ tous les vidéastes contemporains. j’ai beau openminder le plus possible, je suis hermétique à l’art vidéo. qu’est-ce qui ne vous plaît pas chez vous ? que j’ai en tête une liste incroyablement longue de réponses. que faites-vous quand votre créativité est bloquée ? en général, rien, j’attends. et ça finit par revenir. qui avez-vous imité pour devenir vous-même ? imiter est un bien grand mot mais j’ai beaucoup copié-collé le homard dans sa façon d’aborder la vie. il a été mon premier modèle divergent. 2 comments | categories: je m'entends encore dire... 16 juillet 2018 le cotrainage vers
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